Le mardi 12 avril 2022 à l'Espace Julien à partir de 20h30.

"Treize Minutes Marseille", c'est quoi?

Il s'agit d'un événement de diffusion de la culture scientifique créé en 2013 (sur une idée originale de l'Université Paris Diderot) et devenu incontournable depuis !

Le principe est simple : les intervenants ont 13 minutes pour présenter leurs travaux, discipline, ou un domaine qui leur tient à cœur.

Les éditions précédentes ont pris la forme de (petites) conférences rythmées proposées par des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, doctorants essentiellement marseillais sur une large palette de sujets. Pour cette édition, les intervenants seront piochés dans le large panel des participants au Congrès pour sensibiliser les Marseillaises et les Marseillais aux différentes facettes de l'acoustique. Au programme :

Stradivarius : mythe ou réalité ? par Claudia Fritz (Institut d'Alembert, Paris)

Les vieux violons italiens du XVIIIème siècle sont si réputés que Stradivarius est entré dans le langage courant. Qui n’a jamais entendu parler de ce luthier crémonais et du prix astronomique qu’atteignent ses instruments lors de ventes aux enchères très médiatisées ?
Scientifiques, luthiers et musiciens se sont réunis pour mettre en place une série d’expériences en aveugle durant lesquels des vieux violons italiens ont étés comparés à des violons neufs, par des violonistes aussi bien que par des auditeurs. Il s’agissait de savoir si les vieux violons étaient vraiment préférés et pouvaient être distingués de leurs homologues récents. Les résultats parlent d’eux‐mêmes…

Claudia Fritz est chercheuse CNRS à l’Institut d’Alembert au sein de Sorbonne Université. Elle s’intéresse aux qualités perçues (par les musiciens) des instruments de musique pour les corréler aux paramètres de lutherie et aux propriétés vibro-acoustiques mesurées en laboratoire. Elle collabore ainsi de manière étroite avec des luthiers et des musiciens. Ses travaux sur les Stradivarius ont eu une couverture médiatique internationale importante et ont été récompensés par la médaille de bronze du CNRS en 2016.

Les salles anéchoïques… quézaco ? par Cédric Pinhède (Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique, Marseille)

Pour les acousticiens, une salle anéchoïque est un outil précieux qui permet de mesurer des sources sonores sans perturbations externes. C’est une pièce qui a deux fonctions : créer un espace de silence en s’isolant le plus possible des bruits et vibrations extérieurs, et minimiser les échos provenant des réflexions des ondes acoustiques sur les murs, sol et plafond. En utilisant une salle anéchoïque, on cherche à recréer les conditions que l’on aurait au milieu du ciel, par temps calme : à l’abri des bruits environnants, et débarrassé de tout écho parasite.

Cédric Pinhède entre au CNRS en 2003 en tant qu’Assistant Ingénieur. Après des années de dur labeur coincé dans les chambres anéchoïques, il devient en 2019 à la fois Ingénieur de Recherche CNRS et Docteur grâce à la thèse qu'il soutient sur le contrôle actif aux basses fréquences du champ diffracté en salle semi-anéchoïque. Loin de se reposer sur ses lauriers, il poursuit ses recherches dans cette thématique en vue de la réalisation d’une salle anéchoïque hybride passif/actif au LMA.

Les Ultrasons, quoi d’neuf Docteur ? par Cécile Baron (IRPHE, Marseille)

Les Ultrasons, ces sons “haute fréquence” que l’humain n’entend pas (contrairement à certains animaux), sont des ondes qui se propagent dans la matière gazeuse, fluide ou solide et interagissent avec elle. Les ultrasons se propagent dans notre corps ! Transmis, réfléchis, diffractés, ces ondes peuvent traverser les tissus mais pas tous, les chauffer et les brûler mais aussi les réparer. Tour à tour outil de diagnostic ou vecteur thérapeutique, ils n’ont pas fini de nous surprendre et nous soigner !

Cécile Baron est chercheuse au CNRS depuis 2010. Après une thèse sur l'interaction des ultrasons avec des milieux hétérogènes tels que le béton, elle consacre sa recherche à la caractérisation ultrasonore de l’os humain ostéoporotique et en croissance. Convaincue du potentiel (parfois sous-exploité) des ultrasons pour le diagnostic et l'imagerie médicale, elle s'intéresse également au pouvoir thérapeutique des ondes ultrasonores et notamment à la stimulation ultrasonore de la régénération osseuse.

L’ingénierie de la Nature et les (meta-)matériaux par Marco Miniaci (IEMN, Lille)

La science-fiction regorge d’inventions permettant de manipuler la matière ou l’énergie. De nos jours, de telles prouesses sont rendues possibles grâce à des matériaux artificiels d’un nouveau genre, capables de transcender les propriétés des matériaux ordinaires grâce à une structuration complexe de la matière. On les appelle « métamatériaux ». Si ces progrès ne sont que récents pour l’Humanité, la Nature au fil de millions d’années d’évolution, est devenue maîtresse dans « l’ingénierie » des architectures matérielles et a produit des structures exceptionnelles. Aujourd’hui, l’heure est donc à la bio-inspiration !

Chercheur au CNRS au sein de l'Institut d'Électronique, de Micro-électronique et de Nanotechnologie (IEMN, Villeneuve D’Ascq), Marco Miniaci s'intéresse aux aspects théoriques, numériques et expérimentaux de la physique des ondes, de l'acoustique et de la mécanique des structures. Ses centres d'intérêt actuels sont la dynamique des crystaux phononiques et les métamatériaux élastiques.

Ce que les malentendants peuvent nous apprendre sur notre façon de percevoir la musique par Jéremy Marozeau (TU Copenhagen)

Être malentendant, porteur d'un appareil auditif ou d’un implant cochléaire, ne veut pas dire qu’aucun son ne peut être perçu. Cela veut seulement dire que les sons sont perçus différemment : le déficit auditif détériore la qualité sonore et empêche de percevoir certaines nuances et fréquences.
Cependant de nombreuses personnes avec des pertes auditives sévères sont actives dans le monde musical, et malgré leurs limitations, iels ont trouvé un moyen d’apprécier d’autres facettes de la musique. Comprendre leur façon d'écouter de la musique peut nous renseigner sur des aspects plus fondamentaux de celle-ci et nous aider à comprendre pourquoi nous l’aimons tant.

Jeremy Marozeau est professeur associé à l'Université Technique du Danemark. Au sein de son groupe "Music and Cochlear Implant", il étudie comment les personnes avec une surdité profonde écoute la musique. Formé en tant qu'ingénieur à l'Ecole Polytechnique de Lausanne, il a effectué une thèse à l'Institut de Recherche Coordination et Musique (IRCAM) sur la perception du timbre des instruments de musique. Puis il a travaillé dans de nombreuse équipes de recherche à travers le monde: Australie, USA, France et Italie.

La voix, parlons‐en ! par Nathalie Henrich Bernardoni (GIPSA-lab, Grenoble)

Formidable moyen de communication et fascinant instrument de musique, la voix est à la fois une évidence de notre quotidien et une méconnaissance de son potentiel. En découvrant combien de km parcourent les plis vocaux en 13min top chrono, vous comprendrez que ce ne sont pas des paroles en l’air mais qu’un grand sportif se cache en chacun de nous. Des sons vocaux à la coarticulation de la parole, en passant par la diversité des styles de chant, nous vous invitons à un petit voyage inspirant dans votre intérieur expressif.

Directrice de recherche CNRS, chef de chœur et chanteuse, Nathalie Henrich Bernardoni est une scientifique passionnée par la voix humaine sous toutes ses formes d’expressions. Elle mène des recherches pluridisciplinaires en vocologie, avec un souci constant de faire communiquer le monde scientifique avec le monde médical et le monde artistique.

Vous avez échappé (de peu) à : Conduc’son par Antonin Coutant (LMA, Marseille)

Pourquoi certains matériaux conduisent‐ils le courant électrique, alors que d’autres sont isolants ?
On sait depuis les années 30 que cela dépend de l’arrangement des atomes au sein même de la matière. De façon plus surprenante, cela provient aussi du fait que le courant se déplace à cette échelle microscopique sous la forme d’une onde. Mais alors, peut‐on imaginer faire la même chose avec d’autres ondes et à une plus grande échelle ?
C’est que qu’on va faire avec du son afin d’obtenir des matériaux aux propriétés acoustiques extraordinaires !

Après avoir grandi à Bruxelles, Antonin Coutant a étudié la physique à Nantes puis à Lyon. Il a ensuite effectué une thèse sur le rayonnement de Hawking des trous noirs à Paris, puis il a continué de voyager en post-doctorat : Berlin, Nottingham puis le Mans, avant d'atterrir à Marseille, en tant que Chargé de Recherche CNRS, où il poursuit sa recherche sur les analogies entre les ondes sonores et d'autres types d'ondes.

Soirée gratuite et ouverte dans la limite des places disponibles et accessible à toutes et à tous, avec traduction en langue des signes.
Ouverture des réservations dimanche 13 mars 2022 à partir de 13h13 environ !
Réservez votre place sur Eventbrite : https://www.eventbrite.fr/e/billets-13-minutes-marseille-29313193450 .
Les réservations sont garanties jusqu'à 13 minutes avant le début de la session. Ensuite, les places réservées qui n'ont pas été retirées seront mises à disposition des personnes sans réservation.
Plus d'informations sur cette édition et les précédentes sur le site : https://treize.lis-lab.fr/.